distribution
présentation
Toutes les maisons sont miennes sans qu’aucune m’appartienne. Plusieurs toits, toujours chez moi, jamais à la maison.
Toutes les maisons m’appartiennent sans qu’aucune soit mienne. Pas un seul toit, jamais chez moi toujours à la maison. La maison est un abri à mes vagabondages. Elle rassemble mes membres et contient mon corps. Lorsque je veux fuir, elle se fait forteresse, elle restreint mon corps et mon coeur cherche une porte pour s’en échapper.
Ma maison pourrait être une valise, mes bottes à fermetures éclair toujours ouvertes, une chapka en hiver, le chapiteau, ma chatte Bô dans le coffre de ma Volvo, mon thermos et mon maté, mes fringues éparpillées, le soleil sur ma peau en été. Ma maison, je la fais de tubes de métal. Elle est si petite que ma tête dépasse, si légère que je la transporte sur mon dos. Elle n’a pas de mur, elle est vide. Barres de métal fines fines fines quand elle prend vie sous mes doigts ma maison frémit quand je m’y suspends, vit sous moi quand je roule sur son toit. Mon corps s’y promène, s’y agrippe et s’y frotte.